La musique

Je commence à comprendre le rythme,
Lentement, je bouge la tête,
D'avant en arrière, à chaque battement.

La musique s'amplifie,
Je sens mes pieds danser,
Mon corps m'entraîne, je vibre.

Mes jambes s'élancent,
Elle me prend par les mains,
Les pose sur ses hanches.

Je me mets à tourner,
La musique dans la tête,
De plus en plus forte et accelérée.

Ma respiration s'accélère,
En même temps que le pas,
et le mouvement de ses mains sur mon dos.

Elle me presse tout à coup,
Se colle contre moi,
Je sens son corps contre le mien.

Le souffle coupé, je me laisse entraîner,
enivré par la musique, par la danse,
Le rythme guidant chacun de mes pas.

Lentement, nos têtes se rapprochent,
Joue contre joue, nous dansons dans la foule,
Inconnus parmi les fous, fous parmi les inconnus.

Elle murmure à mon oreille,
"Allons nous-en, partons ailleurs",
Et je n'ose lui murmurer mon désir.

Elle m'entraîne par la main,
J'aperçois la sortie,
Et sa voiture, me dit-elle.

Quand soudain la folie me prend.
La mélodie m'emplit l'esprit,
Chaque vibration contrôle mon corps.

Avec la musique je ne fait qu'un,
La tête me tourne, mes mains sont moites,
Je m'évade de mon corps, deviens note.

Elle aussi s'est évadée,
Nous ne formons plus qu'un,
Fusionnels, parfaits dans l'instant.

Cet instant gravé à jamais,
Dans l'air d'une voiture,
Dans le noir du samedi soir.